Coach : Les personnalités difficiles

Les personnalités difficiles ou toxiques


Le métier de coach ou de manager n’est pas toujours de tout repos. Vous êtes parfois confronté à des situations complexes, à des personnes dont le fonctionnement relationnel est plus compliqué que d’autres. Vous trouverez ici quelques exemples, et quelques approches à mettre en place.

La personnalité, qu’est-ce que c’est ?

Ce qui rend unique la personnalité, c’est que nous possédons tous une manière singulière de manifester nos émotions et sensations, nos besoins et nos désirs, nos plaisirs et nos insatisfactions. En somme, la personnalité  est la somme des caractéristiques psychologiques et comportementales qui nous rendent absolument différents les uns des autres. Ainsi, quand une personne est désignée comme  manquant de personnalité, il faut entendre qu’elle ne se différencie pas – ou très peu – de ses semblables.

La classification des troubles du comportement

Pour la nosographie – classification des troubles du comportement – ces traits de caractère possèdent une connotation spécifique qui se définit de manières différente selon la grille de lecture utilisée :

La grille psychanalytique : la personne est un tout qui ne peut être enfermé dans un modèle.

La grille psychanalytique et psychiatrique, avec la notion de structures psychiques : organisation hystérique, organisation obsessionnelle, structures narcissiques, perversion, psychoses.

La grille psychiatrique du DSM V, avec la notion de comportements : l’addiction, par exemple.

Dans tous les cas, il s’agit de définir un modèle complexe de caractéristiques psychiques, pour la plupart inconscientes, qui apparaissent de manière automatique dans la plupart des situations de vie et se modifient rarement par le seul effet de la volonté.

L’inné et l’acquis

Ces caractéristiques sont à la fois innées et acquises. Elles dépendent de notre héritage génétique mais aussi épigénétique, soit  la capacité de certains gènes à réagir et à se transformer en fonction de notre environnement, de notre histoire familiale, de notre vie avec ses aléas, les décisions que nous prenons, les choix d’existence, les conduites et les habitudes qui ont balisé notre histoire. C’est la raison pour laquelle nous avons tendance à nous comporter fréquemment de la même manière vis à vis d’une situation donnée.

EXEMPLES AVEC QUELQUES HISTOIRES DE VIE 

Choix de vie et tolérance

Amélie est une personne ouverte et tolérante qui a vécu au sein d’une famille pluriethnique. Son père était Sénégalais et musulman tandis que sa mère, originaire de Belgique, est une libre penseuse, athée. Pourtant, les deux parents sont restés unis dans un couple pour qui la valeur de base était la laïcité. Le religieux étant relégué dans l’espace privé. Amélie est aujourd’hui éducatrice dans un foyer de la Protection Judiciaire de la Jeunesse qui accueille des ados en difficulté avec la justice. Elle a eu la chance de choisir le métier qu’elle exerce sans pression parentale. Son éducation lui confère donc une grande ouverture aux autres et à la multiplicité de leurs croyances.

Adaptation et règlement

Ce n’est pas le cas d’un de ses collègues, Hamed, issu d’une famille algérienne qui a du se battre pour s’intégrer, obtenir la nationalité française. Du coup, malgré son activité éducative, la nécessité de s’adapter à un public fragile, il a du mal à ne pas s’instituer en figure d’autorité en se posant, souvent de manière excessive, en représentant de la Loi et de ses règles qui sont pour lui synonymes d’une intégration réussie.

Méfiance et sauve qui peut

Pour Antonio, ce qui prévaut est de se méfier de tout et de rien. Son crédo : On ne peut faire confiance à personne. Il a été élevé dans une fratrie nombreuse où il était d’usage de faire bloc, de se replier sur les usages familiaux, les rythmes et les valeurs du groupe car la famille, d’origine portugaise, a eu du mal à s’insérer, les parents à trouver du travail, un logement décent. Tout le monde s’en est, peu ou prou, bien sorti. Cependant, les uns et les autres conservent un sentiment de défiance devant l’étranger car ils se sentent encore eux-mêmes plus ou moins étrangers.

Tradition et autorité

Michel est chef d’équipe dans une grosse entreprise de BTP. Il assure l’encadrement d’hommes de terrain : maçons, couvreurs formés à des métiers durs et traditionnellement virils. Il considère donc que sa façon de les manager doit s’adapter à modèle masculin et fort. Il est très autoritaire et facilement cassant. Il dit : Avec eux, mieux vaut pointer ce qui ne va pas que le contraire, ce ne sont pas des femmelettes. Précision : quand il les admoneste, il s’en prend plutôt à l’individu qu’à la tâche quand il la juge insuffisante. Il dira : Comme d’habitude tu ne sais toujours pas travailler – plutôt que – Il faudrait refaire cette soudure.

Réactions et histoire personnelle

Nous ne sommes jamais complètement libres. Notre histoire familiale impacte notre histoire tout court. La manière dont nos parents envisageait l’existence, leurs manières de reconnaître ou non ce que nous faisions, leurs critiques exercent une influence sur la façon dont, aujourd’hui, nous réagissons avec les autres. Il faut donc beaucoup de courage pour reconnaître ses limites, accepter de s’investiguer et s’engager dans une démarche de changement.

Les pervers narcissiques

 De nombreux médias publient régulièrement des articles sur les  pervers narcissiques. Selon la grille de lecture employée, il s’agira de structures psychiques ou de troubles de la personnalité. Cela signifie la même chose ou à peu près. Nombre de ces sujets possèdent une très grande sensibilité à la frustration, à l’échec, à la réprobation, aux critiques.

Qui sont-ils ?

Ils possèdent un sens aigu de leurs droits, des droits qu’ils vivent de manière égocentrée. C’est-à-dire aménagés en fonction de leurs propres désirs et besoins. Des droits qu’ils revendiquent avec force comme étant l’expression même de ce qui  est juste de manière universelle. N’importe quel événement susceptible de les confronter à leurs limites peut déclencher une réponse inadaptée : colère, critiques acerbes, débordements verbaux, voire physiques. Ces personnes peuvent encore se montrer exigeantes, agressives mais aussi manipulatrices. On peut aussi fréquemment noter des addictions : au travail, au sport, aux écrans, à certains produits.

Pourquoi dysfonctionnent-ils ?

Un enfant roi

C’est le plus souvent une éducation familiale axée sur l’entière satisfaction des besoins et des désirs de l’enfant qui est en jeu. L’enfant roi,  celui qui est tout pour ses parents, celui à qui on n’impose peu ou pas de limites, celui dont on loue perpétuellement les qualités et les progrès, à qui on donne ce qu’il réclame immédiatement, peut devenir une personnalité difficile une fois devenu grand. Comme il n’a pas intégré l’idée qu’il existe une limite à ses envies, il se conduit comme un dictateur. Il veut tout et tout de suite. Il ne s’embarrasse pas de précautions verbales pour donner son avis, faire une critique.

Un enfant qui n’a pas assez compté

Mais ce peut être aussi un enfant qui n’a pas suffisamment compté aux yeux des siens. Enfant solitaire, abandonné à lui-même, un enfant parentifié dont on ne reconnaissait pas le statut d’enfant en lui confiant des tâches ou en lui faisant des confidences inadaptées à son âge. Une fois adulte, il a le sentiment qu’il doit se comporter avec les autres tel que l’on s’est comporté avec lui-même. On ne lui a pas fait de cadeaux, il n’en fera pas non plus. Comme il a bétonné ses émotions afin de supporter le manque d’attention dont il était l’objet, il voit et gère les autres comme lui-même a été traité : pas de sentiments, peu d’empathie, il faut être forttenir le coup. Ce faisant, il a l’impression d’être dans le juste car il transmet – inconsciemment – ce qui l’a nourri autrefois.

Comment faire pour les aider ?

Travailler sur des situations concrètes

Pour aider ces personnes à prendre conscience qu’il existe autour d’elles des individus qui ne fonctionnement pas de la même manière, pour développer leur écoute et, ce faisant, leur empathie et leur compassion, le coach, le thérapeute va devoir les faire travailler sur des situations concrètes.

Dans un premier temps, il leur est difficile de revenir sur leur histoire infantile car ils en ont complètement intégré les modalités. Ils ne la remettent pas en question ou pas facilement car leur narcissisme, leur identité est fragile. Douter de ce qu’ils ont acquis, c’est douter d’eux-mêmes, de la validité de leur Moi, de leur construction psychique intime.

Faire raconter une situation, mettre le doigt sur ce qui ne va pas, proposer un changement

Une approche théorique et pédagogique plutôt qu’une approche traditionnelle, fondée habituellement sur l’anamnèse – racontez moi votre histoire familiale – est nécessaire. Il s’agit de leur demander de raconter des situations précises – au bureau, à la maison, en couple, avec les enfants – et de pointer la manière, souvent inappropriée, avec laquelle ils communiquent : critiques impitoyables, considérations ironiques, moqueries, rigidité. Leur mode de communication s’instituant souvent sur un mode négatif : Tu ne m’écoutes jamais – Si tu ne te reprends pas, tu ne t’en sortiras pas.

Ce sont les champions des scuds, ces petites phrases assassines qui déstabilisent et font souffrir leurs interlocuteurs. Champions aussi de ce qu’on nomme e les quantificateurs universels : jamais, toujours, à chaque fois… Des termes évidemment erronés puisqu’il est peu probable qu’une personne, avec laquelle nous sommes en relation régulière, ne nous écoute jamais.

Les aider à changer de langage

Le propre de l’être humain est de se construire en très grande partie à travers le langage. Tout-petits, nous sommes plongés dans un bain verbal qui va nous mettre en relation avec le monde, contribuer à l’édification de notre personnalité ; ceci de manière psychique, comportementale mais aussi neurologique. Or la grande découverte des neurosciences de ces dernières années, c’est la neuro-plasticité. La capacité du cerveau à créer, défaire ou réorganiser – tout au long de l’existence – nos réseaux de neurones et les connexions synaptiques qui permettent à ceux-ci de communiquer entre eux et ce, grâce aux apprentissages.

Les aider à mieux gérer leur stress

Un coaching ou une psychothérapie, constitue un apprentissage qui aura des effets sur le comportement ultérieur d’un individu. La plupart du temps, les personnalités dysfonctionnelles réagissent de manière excessive au stress et c’est, précisément, en état de stress que leur comportement s’avére le plus difficile vis à vis des autres. Cela constitue un des points essentiels de leur accompagnement. Pour ce faire, il est indispensable de leur expliquer le schéma du stress, ses interactions corps-esprit et comment chacun de nous, face à une situation stressante, va d’abord ressentir dans son corps – son système sensoriel – puis émotionnellement – son système limbique – et enfin dans la pensée et/ou la parole ce qu’il vient de ressentir – son cortex cérébral.

Le praticien doit travailler justement sur la réaction et la parole qui sont émises. Comment émettre une insatisfaction, une contrariété, du dépit mais de manière assertive en désignant ce qui ne va pas – la nature d’une relation, la défaillance d’un dossier – et non pas en s’attaquant à la personne : si un dossier est mauvais, ce n’est pas la personne qui l’a réalisé qui est mauvaise. On peut aussi utiliser des techniques anti-stress comme la relaxation, la pleine conscience, tous les outils qui permettent d’apprivoiser ses émotions grâce à la respiration.

Les aider à considérer les autres et le monde autrement

Quand une personnalité difficile, commence à comprendre son fonctionnement et ce qui la fait réagir, elle peut souvent parvenir à se contrôler. Il lui arrive encore de déraper mais de manière atténuée. En outre, et ce n’est pas la moindre des choses, elle va être capable de s’excuser en cas de débordement. Alors qu’auparavant, elle avait le sentiment d’être toujours dans le juste et le vrai.

A lire pour mieux les repérer : Le risque dans les organisations, p. 279, Antoine Masingue, Université de Valenciennes et Luce Janin Devillars Eska 2017)

PEUT-ON COACHER DES PERSONNALITÉS DITES DIFFICILESPEUT-ON COACHER DES PERSONNALITÉS DITES DIFFICILES
PEUT-ON COACHER DES PERSONNALITÉS DITES DIFFICILES

Personnalité difficile et entreprise

Je peut aider une entreprise, un manager à comprendre la manière dont fonctionne une personnalité difficile, à lui proposer un mode de communication plus adapté. Je peut aussi recevoir ces personnes quand elles acceptent de réfléchir sur leur comportement. En effet, leur façon d’être les amène souvent à être remises en cause et à en souffrir. Managers : je propose un travail en one to one ou en petit groupe sur le modèle de l’analyse de pratiques.

 Lieu : Cabinet à Issy-les-Moulineaux ou sur site                             

Séance de groupe de 3 h – 150 € par personne

Séance individuelle 1h : 120 €

Pour échanger : contact@janindevillars.frTéléphone : 06 79 68 88 91

L’ego est un mal nécessaire comme un véhicule de location. Nous avons besoin de lui pour traverser la vie comme d’un moyen de locomotion. 

Christophe André, psychiatre

Les personnalités difficiles ou toxiques


Le métier de coach ou de manager n’est pas toujours de tout repos. Vous êtes parfois confronté à des situations complexes, à des personnes dont le fonctionnement relationnel est plus compliqué que d’autres. Vous trouverez ici quelques exemples, et quelques approches à mettre en place.

La personnalité, qu’est-ce que c’est ?

Ce qui rend unique la personnalité, c’est que nous possédons tous une manière singulière de manifester nos émotions et sensations, nos besoins et nos désirs, nos plaisirs et nos insatisfactions. En somme, la personnalité  est la somme des caractéristiques psychologiques et comportementales qui nous rendent absolument différents les uns des autres. Ainsi, quand une personne est désignée comme  manquant de personnalité, il faut entendre qu’elle ne se différencie pas – ou très peu – de ses semblables.

La classification des troubles du comportement

Pour la nosographie – classification des troubles du comportement – ces traits de caractère possèdent une connotation spécifique qui se définit de manières différente selon la grille de lecture utilisée :

La grille psychanalytique : la personne est un tout qui ne peut être enfermé dans un modèle.

La grille psychanalytique et psychiatrique, avec la notion de structures psychiques : organisation hystérique, organisation obsessionnelle, structures narcissiques, perversion, psychoses.

La grille psychiatrique du DSM V, avec la notion de comportements : l’addiction, par exemple.

Dans tous les cas, il s’agit de définir un modèle complexe de caractéristiques psychiques, pour la plupart inconscientes, qui apparaissent de manière automatique dans la plupart des situations de vie et se modifient rarement par le seul effet de la volonté.

L’inné et l’acquis

Ces caractéristiques sont à la fois innées et acquises. Elles dépendent de notre héritage génétique mais aussi épigénétique, soit  la capacité de certains gènes à réagir et à se transformer en fonction de notre environnement, de notre histoire familiale, de notre vie avec ses aléas, les décisions que nous prenons, les choix d’existence, les conduites et les habitudes qui ont balisé notre histoire. C’est la raison pour laquelle nous avons tendance à nous comporter fréquemment de la même manière vis à vis d’une situation donnée.

EXEMPLES AVEC QUELQUES HISTOIRES DE VIE 

Choix de vie et tolérance

Amélie est une personne ouverte et tolérante qui a vécu au sein d’une famille pluriethnique. Son père était Sénégalais et musulman tandis que sa mère, originaire de Belgique, est une libre penseuse, athée. Pourtant, les deux parents sont restés unis dans un couple pour qui la valeur de base était la laïcité. Le religieux étant relégué dans l’espace privé. Amélie est aujourd’hui éducatrice dans un foyer de la Protection Judiciaire de la Jeunesse qui accueille des ados en difficulté avec la justice. Elle a eu la chance de choisir le métier qu’elle exerce sans pression parentale. Son éducation lui confère donc une grande ouverture aux autres et à la multiplicité de leurs croyances.

Adaptation et règlement

Ce n’est pas le cas d’un de ses collègues, Hamed, issu d’une famille algérienne qui a du se battre pour s’intégrer, obtenir la nationalité française. Du coup, malgré son activité éducative, la nécessité de s’adapter à un public fragile, il a du mal à ne pas s’instituer en figure d’autorité en se posant, souvent de manière excessive, en représentant de la Loi et de ses règles qui sont pour lui synonymes d’une intégration réussie.

Méfiance et sauve qui peut

Pour Antonio, ce qui prévaut est de se méfier de tout et de rien. Son crédo : On ne peut faire confiance à personne. Il a été élevé dans une fratrie nombreuse où il était d’usage de faire bloc, de se replier sur les usages familiaux, les rythmes et les valeurs du groupe car la famille, d’origine portugaise, a eu du mal à s’insérer, les parents à trouver du travail, un logement décent. Tout le monde s’en est, peu ou prou, bien sorti. Cependant, les uns et les autres conservent un sentiment de défiance devant l’étranger car ils se sentent encore eux-mêmes plus ou moins étrangers.

Tradition et autorité

Michel est chef d’équipe dans une grosse entreprise de BTP. Il assure l’encadrement d’hommes de terrain : maçons, couvreurs formés à des métiers durs et traditionnellement virils. Il considère donc que sa façon de les manager doit s’adapter à modèle masculin et fort. Il est très autoritaire et facilement cassant. Il dit : Avec eux, mieux vaut pointer ce qui ne va pas que le contraire, ce ne sont pas des femmelettes. Précision : quand il les admoneste, il s’en prend plutôt à l’individu qu’à la tâche quand il la juge insuffisante. Il dira : Comme d’habitude tu ne sais toujours pas travailler – plutôt que – Il faudrait refaire cette soudure.

Réactions et histoire personnelle

Nous ne sommes jamais complètement libres. Notre histoire familiale impacte notre histoire tout court. La manière dont nos parents envisageait l’existence, leurs manières de reconnaître ou non ce que nous faisions, leurs critiques exercent une influence sur la façon dont, aujourd’hui, nous réagissons avec les autres. Il faut donc beaucoup de courage pour reconnaître ses limites, accepter de s’investiguer et s’engager dans une démarche de changement.

Les pervers narcissiques

 De nombreux médias publient régulièrement des articles sur les  pervers narcissiques. Selon la grille de lecture employée, il s’agira de structures psychiques ou de troubles de la personnalité. Cela signifie la même chose ou à peu près. Nombre de ces sujets possèdent une très grande sensibilité à la frustration, à l’échec, à la réprobation, aux critiques.

Qui sont-ils ?

Ils possèdent un sens aigu de leurs droits, des droits qu’ils vivent de manière égocentrée. C’est-à-dire aménagés en fonction de leurs propres désirs et besoins. Des droits qu’ils revendiquent avec force comme étant l’expression même de ce qui  est juste de manière universelle. N’importe quel événement susceptible de les confronter à leurs limites peut déclencher une réponse inadaptée : colère, critiques acerbes, débordements verbaux, voire physiques. Ces personnes peuvent encore se montrer exigeantes, agressives mais aussi manipulatrices. On peut aussi fréquemment noter des addictions : au travail, au sport, aux écrans, à certains produits.

Pourquoi dysfonctionnent-ils ?

Un enfant roi

C’est le plus souvent une éducation familiale axée sur l’entière satisfaction des besoins et des désirs de l’enfant qui est en jeu. L’enfant roi,  celui qui est tout pour ses parents, celui à qui on n’impose peu ou pas de limites, celui dont on loue perpétuellement les qualités et les progrès, à qui on donne ce qu’il réclame immédiatement, peut devenir une personnalité difficile une fois devenu grand. Comme il n’a pas intégré l’idée qu’il existe une limite à ses envies, il se conduit comme un dictateur. Il veut tout et tout de suite. Il ne s’embarrasse pas de précautions verbales pour donner son avis, faire une critique.

Un enfant qui n’a pas assez compté

Mais ce peut être aussi un enfant qui n’a pas suffisamment compté aux yeux des siens. Enfant solitaire, abandonné à lui-même, un enfant parentifié dont on ne reconnaissait pas le statut d’enfant en lui confiant des tâches ou en lui faisant des confidences inadaptées à son âge. Une fois adulte, il a le sentiment qu’il doit se comporter avec les autres tel que l’on s’est comporté avec lui-même. On ne lui a pas fait de cadeaux, il n’en fera pas non plus. Comme il a bétonné ses émotions afin de supporter le manque d’attention dont il était l’objet, il voit et gère les autres comme lui-même a été traité : pas de sentiments, peu d’empathie, il faut être forttenir le coup. Ce faisant, il a l’impression d’être dans le juste car il transmet – inconsciemment – ce qui l’a nourri autrefois.

Comment faire pour les aider ?

Travailler sur des situations concrètes

Pour aider ces personnes à prendre conscience qu’il existe autour d’elles des individus qui ne fonctionnement pas de la même manière, pour développer leur écoute et, ce faisant, leur empathie et leur compassion, le coach, le thérapeute va devoir les faire travailler sur des situations concrètes.

Dans un premier temps, il leur est difficile de revenir sur leur histoire infantile car ils en ont complètement intégré les modalités. Ils ne la remettent pas en question ou pas facilement car leur narcissisme, leur identité est fragile. Douter de ce qu’ils ont acquis, c’est douter d’eux-mêmes, de la validité de leur Moi, de leur construction psychique intime.

Faire raconter une situation, mettre le doigt sur ce qui ne va pas, proposer un changement

Une approche théorique et pédagogique plutôt qu’une approche traditionnelle, fondée habituellement sur l’anamnèse – racontez moi votre histoire familiale – est nécessaire. Il s’agit de leur demander de raconter des situations précises – au bureau, à la maison, en couple, avec les enfants – et de pointer la manière, souvent inappropriée, avec laquelle ils communiquent : critiques impitoyables, considérations ironiques, moqueries, rigidité. Leur mode de communication s’instituant souvent sur un mode négatif : Tu ne m’écoutes jamais – Si tu ne te reprends pas, tu ne t’en sortiras pas.

Ce sont les champions des scuds, ces petites phrases assassines qui déstabilisent et font souffrir leurs interlocuteurs. Champions aussi de ce qu’on nomme e les quantificateurs universels : jamais, toujours, à chaque fois… Des termes évidemment erronés puisqu’il est peu probable qu’une personne, avec laquelle nous sommes en relation régulière, ne nous écoute jamais.

Les aider à changer de langage

Le propre de l’être humain est de se construire en très grande partie à travers le langage. Tout-petits, nous sommes plongés dans un bain verbal qui va nous mettre en relation avec le monde, contribuer à l’édification de notre personnalité ; ceci de manière psychique, comportementale mais aussi neurologique. Or la grande découverte des neurosciences de ces dernières années, c’est la neuro-plasticité. La capacité du cerveau à créer, défaire ou réorganiser – tout au long de l’existence – nos réseaux de neurones et les connexions synaptiques qui permettent à ceux-ci de communiquer entre eux et ce, grâce aux apprentissages.

Les aider à mieux gérer leur stress

Un coaching ou une psychothérapie, constitue un apprentissage qui aura des effets sur le comportement ultérieur d’un individu. La plupart du temps, les personnalités dysfonctionnelles réagissent de manière excessive au stress et c’est, précisément, en état de stress que leur comportement s’avére le plus difficile vis à vis des autres. Cela constitue un des points essentiels de leur accompagnement. Pour ce faire, il est indispensable de leur expliquer le schéma du stress, ses interactions corps-esprit et comment chacun de nous, face à une situation stressante, va d’abord ressentir dans son corps – son système sensoriel – puis émotionnellement – son système limbique – et enfin dans la pensée et/ou la parole ce qu’il vient de ressentir – son cortex cérébral.

Le praticien doit travailler justement sur la réaction et la parole qui sont émises. Comment émettre une insatisfaction, une contrariété, du dépit mais de manière assertive en désignant ce qui ne va pas – la nature d’une relation, la défaillance d’un dossier – et non pas en s’attaquant à la personne : si un dossier est mauvais, ce n’est pas la personne qui l’a réalisé qui est mauvaise. On peut aussi utiliser des techniques anti-stress comme la relaxation, la pleine conscience, tous les outils qui permettent d’apprivoiser ses émotions grâce à la respiration.

Les aider à considérer les autres et le monde autrement

 Quand une personnalité difficile, commence à comprendre son fonctionnement et ce qui la fait réagir, elle peut souvent parvenir à se contrôler. Il lui arrive encore de déraper mais de manière atténuée. En outre, et ce n’est pas la moindre des choses, elle va être capable de s’excuser en cas de débordement. Alors qu’auparavant, elle avait le sentiment d’être toujours dans le juste et le vrai.

A lire pour mieux les repérer : Le risque dans les organisations, p. 279, Antoine Masingue, Université de Valenciennes et Luce Janin Devillars Eska 2017)

PEUT-ON COACHER DES PERSONNALITÉS DITES DIFFICILESPEUT-ON COACHER DES PERSONNALITÉS DITES DIFFICILES
PEUT-ON COACHER DES PERSONNALITÉS DITES DIFFICILES

Personnalité difficile et entreprise

Je peut aider une entreprise, un manager à comprendre la manière dont fonctionne une personnalité difficile, à lui proposer un mode de communication plus adapté. Je peut aussi recevoir ces personnes quand elles acceptent de réfléchir sur leur comportement. En effet, leur façon d’être les amène souvent à être remises en cause et à en souffrir. Managers : je propose un travail en one to one ou en petit groupe sur le modèle de l’analyse de pratiques.

 Lieu : Cabinet à Issy-les-Moulineaux ou sur site                             

Séance de groupe de 3 h – 150 € par personne

Séance individuelle 1h : 120 €

Pour échanger : contact@janindevillars.frTéléphone : 06 79 68 88 91

 L’ego est un mal nécessaire comme un véhicule de location. Nous avons besoin de lui pour traverser la vie comme d’un moyen de locomotion. 

Christophe André, psychiatre