Psychologue-Psychothérapeute

Luce JANIN DEVILLARS vous explique les psy


L’histoire de la psychologie remonte à l’antiquité, de la Grèce antique à la Chine, de l’Inde au monde arabo-musulman ou, avec la théorie des humeurs on découvre la mélancolie, ce que nous appelons aujourd’hui dépression. On la soigne avec du vin de palme (le vin qui reste toujours un anxiolytique et un antidépresseur dont l’abus n’est pas recommandé) et une « écoute de la parole », soit une psychothérapie. Une période durant laquelle la philosophie est associée au soin, elle dit l’homme, sa capacité à donner du sens à sa vie. Mais, à partir de la fin du XIXe siècle, la psychologie prend son autonomie, se sépare de la philosophie pour se médicaliser, devenir plus scientifique. Des médecins redécouvrent l’hypnose, Freud invente la psychanalyse mais, bientôt, les neurosciences s’invitent, des médicaments de l’âme apparaissent, des outils de plus en plus nombreux émergent : écoute active, analyse transactionnelle, programmation neurolinguistique… D’antiques méthodes de méditation  reviennent comme la méditation en pleine conscience (mindfulness), dégagées de toute religiosité. Entre psychologue, psychothérapeute, psychanalyste et psycho-praticien, il y a de quoi se perdre. Comprendre les étiquettes Psy, c’est saisir plus précisément ce que chacun peut apporter, en fonction de ses compétences et de vos besoins.


Le psychologue


Le psychologue – titre reconnu par l’état depuis 1985 – a effectué un cursus universitaire de 5 ans et a obtenu un diplôme professionnel qui lui permet d’exercer ou de faire de la recherche avec un DEA. Son champ d’action : psychologie sociale, psychologie du travail, étude des comportements en entreprise afin de peaufiner les besoins des consommateurs (alimentation, produits d’entretien… Mais aussi Psychologie clinique clinique. Le psychologue clinicien, ma pratique, peut intervenir sur l’individu comme sur la famille, les enfants, le couple, le travail, La performance ou les personnalités difficiles, il peut accompagner un sujet en dépression. Comme le psychothérapeute et le psychanalyste, il n’est pas habilité à prescrire un traitement médicamenteux.

Pourquoi consulter un psychologue ?

Il vous aide à mieux comprendre vos mécanismes psychiques : dépression, anxiété, phobies, gestion de la souffrance, du stress et de la colère, comportements divers mais aussi les difficultés psychiques associées à la maladie, à un comportement criminel, l’aide aux victimes, les addictions comme le tabagisme, l’alcoolisme ou la consommation de drogues mais encore les relations de couple, les problèmes familiaux. Il vous aide aussi à surmonter un évènement traumatisant.

Les outils du psychologue 

Certains d’entre eux restent plutôt dans un rôle de conseil. Grâce à des interrogations, à des tests ((mesure de QI, MBTI, Process com…), ils peuvent constituer un préalable à une psychothérapie et vous orienter . Mais, la plupart, proposent aussi des psychothérapies.

Le psychologue, un analyste du comportement humain à consulter en cas de doute sur l’orientation à prendre.


Le psychothérapeute


Conformément à la loi d’août 2009 et au décret de août 2010, le titre est rigoureusement encadré. Il concerne au premier chef les psychologues. Si certains psychothérapeutes sont également médecins ou psychiatres, tous ne le sont pas. Le psychothérapeute psychologue a validé une formation de cinq ans minimum ainsi que cinq mois de stage professionnel dans un établissement public ou privé, reconnu par l’état. Les médecins, psychiatres ou non, peuvent faire la demande du titre aux agences régionales de santé. Comme le psychologue ou le psychanalyste, le psychothérapeute n’est pas habilité à prescrire un traitement médicamenteux.

Mais un médicament ne soigne pas. Il permet de supporter, d’adoucir une souffrance, d’éviter un drame, le suicide ou l’agression d’un tiers par exemple. Ce qui permet – en profondeur –  de combattre la souffrance, les dérives en termes de comportement, la méthode employée par le psychothérapeute n’est pas le plus important. Ce qui importe c’est la relation qui se sera instaurée entre lui et vous.

Une psychothérapie pourquoi ?

Vous souffrez de troubles psychologiques, sociaux, psychosomatiques et vous souhaitez aller mieux. La psychothérapie va traiter vos difficultés relationnelles, comportementales, sexuelles, vos maladies psychosomatiques en essayant de comprendre pourquoi et/ou comment vous fonctionnez de cette manière. Votre psychothérapeute va vous aider à maîtriser vos émotions, à affronter votre mal-être,  cette rupture amoureuse, cette phobie, cette addiction, traumatisme, deuil qui vous bouleverse.

Comment ?

Indépendamment de tous les sujets que vous pouvez aborder avec lui, le psychothérapeute s’attache à comprendre le pourquoi de vos troubles, à guérir et ou à apaiser vos symptômes en travaillant sur vos comportements à l’aide de techniques reconnues pour leur efficacité : psychothérapie d’inspiration analytique (PIP), gestalt, analyse bioénergétique, psychodrame, analyse transactionnelle (AT), hypnose ericksonienne, analyse biographique et constellations familiales. Certains psychothérapeutes utilisent les thérapies brèves ou TCC, thérapies cognitives et comportementales ou TCCE, thérapies cognitives, comportementales et émotionnelles. Celles-ci répondent plutôt au traitement d’un problème spécifique comme une phobie (la peur de prendre un avion) ou une addiction (vous buvez trop). C’est notamment le cas de la PNL, la Programmation neurolinguistique.

Le psychothérapeute peut également vous guider dans l’exploration de votre inconscient au moyen d’une technique particulière, la psychanalyse. C’est un mode d’appréhension de soi profond qui exige de la réflexion, du temps mais qui donne des résultats durables.

Les consultations se déroulent en individuel et en face à face.

Le psychothérapeute, un soignant de l’esprit et de l’âme : à consulter plus ou moins longuement en fonction de vos besoins.


Le psychanalyste


Le psychanalyste vous aide à mieux vivre grâce à un travail initiée par un neuropsychiatre autrichien Sigmund Freud : la cure. Cette technique vous permet d’explorer votre inconscient pour essayer de résoudre les conflits qui remontent à votre enfance et pèsent sur votre existence. Comme le psychologue ou le psychothérapeute, il n’est pas habilité à prescrire un traitement médicamenteux.

Pourquoi faire une psychanalyse ?

Comme les autres pratiques, la psychanalyse est un procédé d’investigation des processus psychiques. Elle permet d’explorer l’inconscient en profondeur  afin de réduire ou de faire disparaître certains troubles de la personnalité et du comportement. Quand vous parlez, votre psychanalyste vous aide à pointer les lapsus, les blancs, les mots pour un autre, les oublis qui émaillent votre discours : exemple, un jour j’ai moi-même dit « au revoir », d’emblée, à quelqu’un qui venait me voir et que j’attendais. J’ai bien sûr compris que je n’avais pas envie de retrouver cette personne…

La psychanalyse utilise aussi les rêves nocturnes ou diurnes, c’est à dire vos fantasmes, vos songes éveillés pour vous permettre d’accéder à cette terra incognita que constitue votre inconscient. La cure  ne nécessite pas forcément d’avoir un problème à régler. Elle constitue une sorte de « nettoyage » personnel, d’éveil psychique et spirituel en ouvrant à d’autres possibles. Elle est recommandée pour tous les praticiens de la relation : psychologues, coachs, assistants sociaux, infirmières, médecins.

Comment ça se passe ?

Le psychanalyste entretient une relation forte avec son patient. Pour vous aider, le psychanalyste a besoin de comprendre votre cheminement psychique, de gagner votre confiance. Ce lien s’accompagne de règles éthiques entre lui et vous : tout peut être dit mais le passage à l’acte est interdit. Le fondement de la psychanalyse : le patient dit tout ce qui lui passe par la tête, comme ça vient, sans souci de cohérence. C’est ainsi que l’inconscient, ce « maître caché », celui qui tire nos ficelles en croyant que nous sommes libres, peut nous éclairer, changer les habitudes qui nous déplaisent, nous rendre plus autonomes et mieux en accord avec nous-mêmes.

Les consultations se déroulent en face à face ou allongé.

La cure est individuelle et peut durer de quelques mois à quelques années. Cependant, certains analystes proposent des thérapies de groupe fondées sur le modèle de la psychanalyse.

Le psychanalyste, un explorateur de l’inconscient à consulter pour, selon les propos de Freud lui-même : Etre en mesure d’aimer et de travailler.


Le psychiatre


Le psychiatre est un médecin qui a fait une spécialisation après avoir terminer ses études de médecine. Il a suivi un enseignement supplémentaire de quatre ans sur les troubles d’ordre psychologique et surtout psychiatrique. En sa qualité de médecin, il est en mesure de vous prescrire un traitement médicamenteux à base de psychotropes : antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, qu’on appelait il y a quelque temps, neuroleptiques, somnifères etc. Il vous suit et ajuste votre traitement en fonction des résultats.

 Pourquoi ?

Vous souffrez de troubles psychiques, comportementaux, sociaux, psychiatriques : dépression modérée ou majeure durable, psychose, troubles bipolaires…

 Comment ?

Indépendamment de tous les sujets que vous pouvez aborder avec lui, le psychiatre est en capacité de vous soigner par un traitement médical mais s’il est psychothérapeute – ce qui est un plus – il peut alterner psychothérapie et prescription de médicaments. Certains psychiatres ont abandonné la prescription de médicaments et se consacrent à l’écoute avec la psychanalyse ou d’autres pratiques – hypnose, EMDR ou Eye movement desensitization and reprocessing, soit un retraitement par les mouvement oculaires, inventé par Francine Shapiro, une psychothérapeute française, méditation en pleine conscience (mindfulness)…

Le psychiatre, un médecin de l’esprit et du corps à consulter si vous perdez pied, si vous sentez ou si vos proches se disent que vous prenez des risques pour votre équilibre ou le leur, si vous êtes complètement débordé par l’urgence de vos symptômes


Le psycho-praticien


Conformément à la loi d’août 2009 et au décret d’août 2010, c’est un psy qui peut vous aider à y voir plus clair dans votre vie, à mettre un nom sur ce qui vous rend la vie difficile et sur ce qu’il faut faire pour l’améliorer. Comme le psychologue, le psychothérapeute ou le psychanalyste, il n’est pas habilité à prescrire un traitement médicamenteux.

Pourquoi ?

Il peut apporter une approche complémentaire à votre psychologue, à votre médecin traitant, à votre psychiatre en charge de vous suivre sur le plan médical. C’est un soutien lors d’une période difficile, il vous aide à modifier un trait de votre personnalité qui obscurcit votre vie, traiter certaines difficultés. Vous pouvez vous engager avec lui dans un travail d’accompagnement qui sera plus ou moins long.  La plupart du temps, il a fait une psychanalyse et s’est formé à de nombreuses pratiques de développement personnel.

Comment ?

En fonction de son domaine d’expertise – il vous aide à trouver votre chemin, à améliorer votre relationnel, à sortir d’une situation répétitive, d’une déprime, d’une addiction, à trouver l’âme sœur. Globalement, ce qui compte, comme pour n’importe quel autre psy, c’est le travail personnel qu’il a réalisé sur lui et son éthique.

Les consultations se déroulent en individuel et en face à face ou en groupe.

Le psycho-praticien, une aide à la prise de conscience et au développement personnel.


Ce qui est propre à tous les psy


Attention où vous mettez votre psychisme ! Les formations peuvent être différentes selon chaque psy. Comme dans tout métier, il y a des professionnels performants, et d’autres moins. Cependant, ce qui fait la vraie différence c’est surtout, au moment de la rencontre, ce qui se passera entre vous et lui en termes de ce que Freud nommait le transfert. Soit la capacité mutuelle à se sentir bien ensemble, à se faire confiance. Les études, le circuit universitaire – psychologue, médecin ou psychiatre – ne permettent pas de rendre compte de la qualité d’un praticien. Ce qui compte c’est le travail personnel qu’il a fait sur lui et, en particulier une psychanalyse longue, approfondie, pas un lifting pour booster son approche marketing. Mais ce qui compte encore plus c’est votre intuition !


La méthode – la culture – la confiance 

En effet ce qui soigne, c’est la relation et non la méthode Votre psy doit posséder un esprit d’analyse et de synthèse, un esprit créatif, une bonne culture, à la fois générale et spécifique à sa profession, une grande qualité d’écoute et une expérience de vie. On ne s’instaure pas psy au sortir de la fac ou d’une école professionnelle. Outre ses études, un psy a d’ailleurs fait un travail personnel, généralement une psychanalyse, avant de s’installer.

La confiance en votre psy est un gage pour avancer, se débarrasser de ce qui vous freine, vous encombre, vous empêche d’être plus libre et plus heureux.

Sachez attendre de lui qu’il vous surprenne, qu’il vous bouscule et vous fasse sortir de vos doute et de vos croyances. Quel que soit le professionnel choisi, votre travail personnel ne sera pas forcément une récréation. Il y aura des moments de soulagement, de légèreté et des temps plus sombres. Sachez aussi que si le praticien vous aide, c’est vous qui trouvez votre chemin. 

Les techniques les plus répandues

Pour qu’il puisse pratiquer des psychothérapies, le psy a suivi une formation complète – théorie et pratique – aux méthodes reconnues pour leur efficacité. En quelques mots :

Gestalt-thérapie

Elle s’inscrit dans le cadre de la psychologie humaniste et existentielle qui vise à développer l’autonomie, la responsabilité et la créativité par une vision globale de l’humain en établissant un dialogue entre la pensée, l’émotion et les sensations corporelles.

Analyse bioénergétique

Une méthode psycho-corporelle qui implique le corps autant que le psychisme. Elle vise à rétablir la circulation énergétique bloquée par des conflits infantiles non résolus, afin de retrouver une maturité affective, relationnelle et sexuelle.

Analyse transactionnelle ou AT

Une théorie de la personnalité inventée par Eric Berne, psychiatre américain (1910-1970). Elle implique de mettre en relation le rapport social et la communication afin de produire un changement personnel, psychosocial et organisationnel. C’est une grille de lecture du comportement et un processus responsabilisant qui permet une transformation rapide.

Hypnose ericksonienne

Une méthode crée par Milton Erickson, psychologue et psychiatre américain (1901-1980). Le praticien induit un état de conscience modifié léger grâce auquel vous pouvez orienter votre attention vers un but spécifique. Cette technique est réputée pour son action sur l’angoisse et les dépendances.

Programmation neurolinguistique ou PNL

Une méthodologie élaborée par Richard Bandler – philosophe – et John Grinder – linguiste – tous deux américains et contemporains – qui vise à modéliser les compétences cognitives et comportementales des personnes qui réussissent particulièrement bien dans leur profession et dans leur vie et à en tirer une synergie positive au changement, au travail et à l’intelligence collective.  

Théorie psycho-corporelle

Une thérapie imaginée par Wilhem Reich, psychiatre et psychanalyste américain (1897-1957), qui vise à donner une place privilégiée au travail sur le corps pour apaiser les maux de l’esprit et libérer vos émotions. Elle repose sur le décryptage des maladies, des douleurs qui affectent le corps (troubles fonctionnels ou somatiques) et alterne la verbalisation du ressenti psychique, émotionnel, corporel avec un travail sur le corps – relaxation, libération des émotions, massages thérapeutiques – renouant ainsi avec l’importance du contact physique.

Thérapies cognitivo-comportementales et émotionnelles ou comportementalistes ou TCC et TCCE

La méthode de John Broadus Watson, psychologue américain (1878-1958), qui défend l’idée selon laquelle la psychologie devrait se centrer sur l’étude des comportements. Un travail peaufiné par Albert Ellis, psychologue américain (1913-2007) et Aaron Temkin Beck, psychiatre américain contemporain. Une pratique qui vise à endiguer les pensées négatives et les croyances, et à apprendre de nouveaux comportements.

Ces disciplines peuvent se conjuguer ensemble ou séparément. Elles apportent des solutions immédiates, ou à plus long terme, selon chaque personne.

Psychologie positive

L’essentiel, c’est de vivre plus heureux. La psychologie dite positive trouve ses racines dans la philosophie ancienne, particulièrement chez les philosophes de la vertu du bonheur comme Aristote, Epicure, Confucius, Lao Tseu, Alain, Emmanuel Kant, Spinoza…

Développée et remise au goût du jour par Martin Seligman, écrivain américain contemporain,  la psychologie positive cherche à donner un sens à la vie. Elle part du principe que certaines personnes surmontant mieux les difficultés de la vie que d’autres, il est donc possible de trouver des moyens de développer ces qualités chez chacun. Elle tend à privilégier votre santé et votre bien-être, à vous rendre plus résilient et optimiste, à trouver et à libérer les ressources psychologiques nichées au fond de vous-même. Elle promeut l’épanouissement et l’accomplissement de soi au niveau individuel, groupal et social. Des psychologues et des auteurs humanistes comme Carl Rogers (1902-1987) et Abraham Maslow (1908-1971), s’inscrivent dans cette approche.

Neurosciences

Les neurosciences portent sur l’étude scientifique du système nerveux, de sa structure à son fonctionnement, de la cellule – le neurone – jusqu’au niveau des organes, comme le cerveau et l’organisme tout entier. En sa qualité de chercheur, Luce s’intéresse aux neurosciences et suit attentivement l’évolution des connaissances scientifiques en ce domaine. Elle y trouve principalement des informations concernant la plasticité neuronale – neuro-plasticité cette capacité du cerveau à se modifier dès la phase embryonnaire, et lors des apprentissages mais aussi de toutes les pratiques d’accompagnement et de développement personnel – psychanalyse, psychothérapies, coaching, méditation.

Travailler avec Luce JANIN DEVILLARS, c’est bénéficier d’une approche intégrative exactement adaptée à vos besoins. Grâce au travail personnel que vous ferez avec elle, vous deviendrez plus autonome, plus libre, vous développerez votre intelligence émotionnelle et votre intuition au service de vos aspirations et de votre projet de vie. Vous aurez de meilleures relations avec les autres car, en vous changeant vous-même, vous changerez aussi ceux qui vous entourent.

Secret professionnel et médical

Tous les psy sont soumis au secret professionnel. En groupe, les participants s’engagent à ne divulguer aucunes informations concernant les participants mais on ne peut évidemment les empêcher de partager certaines d’entre elles avec des proches. Par définition, le secret ne peut être garanti comme lors d’une consultation en individuel.

Prise en charge de vos consultations Psy

En France, les séances ne sont pas prises en charge par l’Assurance maladie, sauf si le psychologue ou le psychiatre-psychothérapeute exercent dans une structure de santé publique. Certains psychiatres acceptent d’établir une feuille de soins de manière limitée et certaines assurances complémentaires remboursent en partie les séances.


LUCE  VOUS AIDE A VIVRE MIEUX


Psychologue, Psychanalyste et Psychothérapeute, Luce détient les trois compétences. Un bon diagnostic conduit vers une démarche adaptée. Elle vous oriente au mieux de vos besoins et de vos aspirations. Elle vous entraîne vers le travail à entreprendre pour vous débarrasser des pseudo contraintes qui vous freinent et à vivre mieux. 

Lieu : Issy-les-Moulineaux    

Dates : à définir ensemble.

Durée et coût : 

Séance de groupe de 3 h – 150 € par personne

Séance individuelle  : 100 à 150 €

Pour vous inscrire : contact@janindevillars.frTéléphone : 06 79 68 88 91

Mieux vivre. en harmonie chez soi et au travail
Rester en prise directe avec la nature

LUCE – SES LIVRES ET SES ARTICLES 


De la vocation à l’addiction – de Luce JANIN DEVILLARS

 La métamorphose

Je ne suis pas une spécialiste de la drogue. Ce qui m’intéresse, ce sont les avatars, les métamorphoses d’une existence. Ces trajectoires de vie dans lesquelles chacun de nous s’engage, plus ou moins volontairement, souvent de manière parfaitement inconsciente, à partir de l’environnement, de la culture qui nous ont été conférés de naissance – c’est dire notre impuissance en ce domaine – mais aussi à partir de notre histoire telle que nous l’avons désirée et, plus ou moins, contrôlée. Des travaux consacrés aux trajectoires d’ascension et de descension sociale m’ont amené à réfléchir sur les mécanismes psycho-sociaux à l’oeuvre dans ces différents processus. Ce qui faisait qu’un individu ordinaire, marqué du sceau de l’insertion – famille, emploi, appartement – se retrouvait, parfois brutalement, en situation de déshérence absolue.

Ces questions posant naturellement le référent contraire : qu’est-ce que la réussite quand elle se poursuit, souvent d’une génération à l’autre ? En collectant des récits de success stories sur plusieurs générations, je me suis aperçue que la transmission d’un savoir-faire, manuel ou intellectuel, constituait un facteur d’accomplissement important, en particulier quand le fil professionnel, tissé et renforcé à chaque génération, débouchait sur l’émergence d’une vocation chez l’un des membres de la fratrie.

La vocation

La vocation, quand elle surgit, apparaît le plus souvent, aux yeux de celui qui la vit comme aux yeux de son entourage, ainsi qu’une sorte de mouvement magique, un sortilège qui placerait le sujet devant la nécessité absolue de s’engager dans telle direction et d’y réussir. Or aucun de nous ne peut prétendre qu’il est la victime désignée d’un éros mythique, petit dieu amoureux qui tirerait une flèche dans notre direction sans nous donner la possibilité de refuser. La vocation est transgénérationnelle. Elle implique un individu mais le replace au coeur d’une très longue histoire, au sens historique du terme.

En même temps, la vocation n’est pas seulement ce mot hautement valorisé par l’imaginaire populaire qui va conduire  l’élu vers un destin conçu pour lui seul de toute éternité. J’ai fréquemment constaté que le chemin est parfois très étroit entre le désir de s’engager dans une voie ou une autre et cet impitoyable lien qui unit l’alcoolique à l’alcool ou le déprimé à son psychotrope. Comment une activité ou un produit, qui paraissent avoir été rencontrés par hasard – mais non sans raison – peuvent-ils s’instaurer comme le centre même du désir et de la jouissance d’une personne.

L’addiction

En écoutant des addicts, au sens habituel du terme, je me suis aperçue que la plupart d’entre eux évoquaient l’abus de produits licites ou illicites, mais toujours dangereux, en les banalisant comme s’il s’agissait d’une conduite de modernité ordinaire. Un ordinaire souvent associé à la performance. Grâce au cannabis, on pourrait écouter de la musique de manière différente : l’émotion ressentie serait plus forte et plus profonde. L’usage répété entraînerait le développement de certains canaux sensoriels comme on développe ses muscles en faisant de la gymnastique.

En écoutant des sportifs de haut niveau, des passionnés d’informatique ou de danse, j’ai ressenti la même impression. Les récits étaient différents, structurés par un régime alimentaire draconien, rythmés par le temps d’apprentissage de la danse, les entraînements, les répétitions.

Pourtant, dans les deux cas, des mots, identiques, me revenaient en écho :  défoncé, cassé, usé, meilleur, plus cool et, bien sûr, plus performant. Or le fait de se défoncer, d’être cassé, paraissait, pour beaucoup, représenter un comportement particulièrement moderne, à l’intérieur de ce que je suis bien obligée de nommer une pathologie de l’excès, devenue non la règle de tous mais l’ordinaire de certains.

La culture et la modernité

Ce terme de modernité m’a semblé bizarre parce qu’elle conférait au mot une sorte de qualité, de ressource que ses effets démentaient. Je savais bien qu’aucune culture, qu’aucune société n’avait échappé à l’utilisation de substances, inutiles à leur survie, destinées à donner accès à l’invisible : communiquer avec les ancêtres morts, recevoir conseils et soins de la part de l’inconnaissable et du divin, l’ayahuasca – plante hallucinogène – chez certaines tribus indiennes par exemple.

En France, la consommation de stupéfiants s’est instaurée à la fin du XVIII° siècle, a culminé au XIXe avec les fumeries d’opium, des endroits où vont se retrouver- en principe – des créateurs, avec le souci de prendre en commun un produit qui leur permettrait d’élargir leur champs de conscience, de développer leurs capacités artistiques.

J’évoque là un petit monde clos, douillettement protégé par de lourdes tentures d’inspiration orientaliste comme le veulent les standards de l’époque, quand on s’adonne aux douceurs d’une bonne pipe. Ce qui n’exclue ni la déchéance, ni l’overdose mortelle. Et c’est ici que se repère le lien entre vocation et addiction, dans ce sentiment d’être comme « dévolu » à l’art  – ou à autre chose – mais aussi à l’emprisonnement.

Car la plupart des attitudes qui s’associent à l’addiction, appauvrissement des relations affectives et amoureuses (le produit remplace tout), détachement quant à l’environnement social – école buissonnière, arrêts de travail à répétition – mais aussi euphorie et accroissement de l’imagination, se retrouvent chez grand nombre d’individus engagés dans le très étroit sillon de la vocation.

Le phénomène de la drogue comme celui de la vocation s’inscrit donc en creux dans notre culture, il en marque les limites, la finitude. Car le sujet consommateur s’absente, plus ou moins délibérément, du champ social et de ses règles en supprimant ce qui en constitue l’essence, soit la relation d’altérité.

Lacan, Sade,  Kant, et Dieu 

Le sens premier du terme vocation est de nature religieuse et métaphysique. C’est un appel qui provient de Dieu. Du coup, celui ou celle qui le reçoit est confronté à une demande impérieuse qui ne lui laisse qu’une étroite marge de libre-arbitre. Comment résister à ce qui nous dépasse, qui s’inscrit en deçà et au-delà de nous ? Dans un de ses articles, publié en 1962 – Kant avec Sade, in Ecrits, Le Seuil, 1966, article destiné à présenter deux livres du marquis de Sade, Justine ou les malheurs de la vertu et La philosophie dans le boudoir, Lacan explique que le mal, selon Sade, est un équivalent du bien tel que le conçoit Kant. Pour Kant il existe, en chaque être humain, un amour du Bien sans que le sujet n’en possède une connaissance rationnelle que Kant va nommer Dieu.

Ce que Lacan s’essaie à démontrer c’est qu’il existe dans la perversion, soit l’amour de la transgression qui n’est pas, on le voit, sans rapport avec l’addiction, une caractéristique qui tend à amener le sujet à se donner en objet de jouissance offert à Dieu dans un désir inconscient d’anéantissement de soi. Or, c’est précisément dans cette néantisation de soi, cette tension permanente du sujet vers un seul et unique objet, métier, activité sportive, aspiration religieuse ou substance toxique que se noue le lien entre vocation et addiction.

L’objet de la psychologie est de nous donner une idée tout autre des choses que nous connaissons le mieux.
Paul Valery – écrivain, poète – philosophe, 1871-1945.