LE COACHING CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE, UNE COACHING DIFFERENT
Qu’est-ce qu’un coaching ? L’accompagnement d’une personne qui souhaite réfléchir sur sa pratique professionnelle. Comme dans une thérapie comportementale (TCC), le client vient avec un ou plusieurs objectifs à réaliser et il décide avec son coach et le prescripteur du processus (son DRH, son N+1) du temps qui sera utile pour obtenir les résultats escomptés. Huit à douze séances sont généralement nécessaires, à raison d’une séance tous les quinze jours d’une durée de 1 heure 30 à 2 heures.
Un entretien préalable est indispensable car le coach est le plus souvent contacté par l’entreprise. Cet entretien permettra au coach et à son client éventuel de mesurer s’ils peuvent travailler ensemble et de commencer à faire une analyse aussi précise que possible de la demande. En effet, Il y a souvent un écart entre la commande de l’organisation et la demande du coaché même si, en apparence, les deux semblent converger.
LE CONTRAT SECRET EN COACHING
En cas d’accord, la première séance permettra de préciser ces points et de préciser la distance entre ce qu’il est convenu d’appeler le contrat effectif (formalisé par écrit avec l’entreprise) et le « contrat secret » qui se noue entre le coach et son coaché. Il permettra aussi de rappeler la clause de confidentialité entre les uns et les autres, indispensable au bon déroulement du processus. Car si le coach peut communiquer avec le prescripteur sur le « contenant » (horaires, présence), il ne doit pas communiquer sur le contenu, ce qui se dit à l’intérieur de la séance.
Jusque là, ce descriptif ne diffère en rien, à quelques détails près, de tout autre coaching. Ce qui singularise le coaching clinique est que le coach, qui a lui-même effectué un travail personnel approfondi (une psychanalyse, une psychothérapie) et est globalement au clair avec son histoire, est capable d’entendre tout aussi bien ce qu’il en est des objectifs professionnels que de ce qui constitue certains éléments de l’existence de son coaché. Sans pour autant verser dans la thérapie, il sait qu’il a besoin de comprendre des éléments de l’histoire personnelle pour aider son client à réaliser ses objectifs. Il ne s’agit pas pour lui d’aller dans le trop intime mais de ne pas non plus « saucissonner » son client en séparant, de manière radicale, vie au travail et vie personnelle.
VIE PERSONNELLE, VIE PROFESSIONNELLE, UNE INTERACTION CONSTANTE
Prenons l’exemple de la délégation et du manque de confiance en soi, deux objectifs faisant fréquemment l’objet d’une demande de coaching et, souvent, après que le coaché ait suivi des formations en ce domaine. La capacité de déléguer repose sur une indispensable confiance en soi. Car comment faire confiance à un tiers si, sur ce point, on manque de sûreté ? Mais la confiance qu’on s’accorde ne se mesure pas à l’aune de son premier poste en entreprise. Cette confiance ou non confiance s’est construite beaucoup plus tôt dans notre histoire, généralement dans l’enfance grâce a un environnement familial sécurisant ou pas, grâce au regard plus ou moins soutenant que notre famille portait sur nous. Le coach devra donc essayer de mesurer à quel moment la bonne image « normale » de son client a chaviré, s’est émiettée. Il ne s’agit pas pour lui de l’interroger brutalement là-dessus mais de le mettre en confiance justement pour que, spontanément, il puisse dire « En fait, cela a commencé quand je suis rentré en 6ème » ou « C’est à cause de mon père qui avait tellement peur pour moi que je ne pouvais pas sortir avec des copains »… Le coach doit alors pouvoir renouer, assembler, comme les pièces d’un puzzle, les différents éléments, présents et passés, qui sont à l’origine de là problématique.
Ni juge, ni gourou, ni consultant, encore moins conseiller, le coach clinique va s’efforcer de redonner du sens à un comportement, un trait de caractère qui se constitue comme un manque et empêche son client de se réaliser. Il reste donc en position basse sur le contenu (ce qui est dit par son client) mais en position haute sur le contenant, le cadre, le respect des modalités de fonctionnement du processus (arriver à l’heure, ne pas manquer ses séances sous un prétexte fallacieux). Le coach doit, en permanence, faire des allers retours entre le maintenant et l’avant à l’intersection du professionnel et du privé, du sujet en tant que tel (l’histoire individuelle) et de son environnement (le social, le collectif).
Il sait que même si le coaching n’est pas une thérapie, tout coaching est thérapeutique et doit déboucher sur un changement durable et non pas un simple lifting.